HÔPITAL DE SEYNOD Les infirmiers dénoncent un sous-effectif "critique" En psychiatrie, l'été sera chaud A l'appel des syndicats CGT, CFDT et FO, les infirmiers des unités psychiatriques de Seynod ont entamé hier un mouvement de grève prévu pour durer au moins jusqu'au 15 juin: En début d'après-midi, 'des grévistes se sont rassemblés devant l'entrée de l'établissement pour dénoncer '« le manque crucial d'effectifs» qui va se poser cet été, quand les agents prendront leurs congés. Les discussions entre direction et syndicats achoppent sur les fermetures de lits : la première souhaite réduire leur nombre dans chaque unité (le site compte six unités réparties en trois secteurs) ; les seconds réclament la fermeture complète d'une unité, seule à même, selon eux, d'assurer la qualité des soins, mais aussi la sécurité du personnel. Le directeur du centre hospitalier de la région annécienne (CHRA), Serge Bernard, prendra sa décision le 15 juin. ![]() Les femmes redoutent le plus le manque de personnel « La situation est critique, il y aura trois agents seulement pour deux unités, soit 32 patients », dénonce Gilles Chéron, délégué CGT. Les femmes, en particulier, redoutent le manque de personnel. Elles gardent en mémoire l'agression dont avait été victime, il y a quelques années, une des leurs, grièvement blessée à coups de couteau par un patient. « Vue la configuration des lieux, si l'une d'entre nous se fait attaquer alors que l'autre est au bout du bâtiment en train de s'occuper d'un malade, qu'est-ce qui se passe? », s'alarme une jeune infirmière. si" la période estivale s'annonce particulièrement tendue, c'est parce que l'établissement souffre d'un manque chronique d'effectifs, dénoncé par les syndicats. « Cela fait 32 ans que je suis dans le métier. On était alors cinq infirmiers pour 25 malades. En 2010, avec le déménagement à Metz-Tessy, ce sera un pour 10 », souligne Hervé Thommeret, délégué FO. L'hôpital a à la fois du mal à recruter et à garder ses agents. Quinze postes sont vacants en permanence, une situation que la direction de l'hôpital admet, mais n'explique pas vraiment, et qu'elle est pour l'instant impuissante à endiguer malgré une volonté de développer le tutorat. « C'est un problème national, peut être lié à l'absence de formation spécifique en psychiatrie. Les jeunes préfèrent aller dans des services où ils peuvent mettre en œuvre un savoir-faire technique », suggère Pascale Collet, directrice des ressources humaines du CHRA. Et pour ceux qui exercent en "psy", dont l'essentiel du travail est basé sur la relation avec le malade, la frustration naît du sentiment d'être réduit, faute de temps, « à un rôle de gardien et de distributeur de traitement chimique. » Muriel Romer. Dauphiné Libéré Témoignage: « Elle rentre, sort, on ne sait pas trop pourquoi»
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