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L'événement
Quand la gestion des âges passe par le bien-être au travail

Un accord-cadre de développement du bien-être au travail des salariés vient d'être signé entre la CFDT Santé-sociaux et l'Adapei de l'Ain. Il émane d'une démarche sur la gestion des âges impulsée par l'UD.

Origine et constat. En 2002, dés sa prise de responsabilités à la tête de l'Union départementale de l'Ain (Rhône-Alpes), Jean-Pierre Petit crée, avec son équipe, une commission territoriale pour réfléchir aux problèmes socio-économiques du département. Le groupe constate rapidement que l’Ain n'est pas épargné par « l'arrivée de plus en plus tardive des jeunes sur le marché du travail » et « la mise à l'écart précoce des seniors », tant au niveau de l'embauche, de la formation, que de la promotion ... Dans un département où le taux de
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chômage est relativement faible (cf. graphique), les membres de la commission en déduisent que ces facteurs ne feront qu'accroître les tensions sur le marché du travail, au moment du départ massif à la retraite des papy-boomers. Sensibilisés aussi par l'avis « Âges et emplois à l'horizon 2010 », soutenu au Conseil économique et social(1) par Bemard Quintreau, au nom de la CFDT, les responsables s'accordent pour estimer que la gestion des âges constituera un enjeu « très fort» des prochaines années. Arrive alors la réforme des retraites de 2003 et le probable allongement de la vie professionnelle. Immédiatement, l'UD ne conçoit cette perspective qu'avec une prise en compte « des conditions de vie au travail » et « des parcours de vie au travail », Mais, il y a un hic: « Nos équipes ne sont pas sensibilisées à cette discrimination faite aux salariés les plus âgés, explique Jean-Pierre Petit, elles ont une vision plutôt résignée sur l'avenir des seniors et s'intéressent surtout aux départs anticipés considérant que ces salariés n'ont plus rien à attendre des entreprises, tant celles-ci leur manifestent peu de reconnaissance ».

Stratégie et action. Ce paramètre conduira l'UD à intégrer dans sa stratégie une nécessaire «sensibilisation forte » des militants du département. Plus globalement, deux axes de travail sont retenus. Un volet « spécifique » en direction des salariés de plus de 50 ans, et un volet « préventif » pour donner des garanties aux jeunes et aux moins jeunes sur leur avenir professionnel. La CFDT de l'Ain décide d'élaborer un projet en collaboration avec Aravis (Association Rhône-Alpes pour la valorisation de l'innovation sociale) et l’Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail). C'est ainsi que le projet « Âge, travail, emploi dans l’Ain » prend corps. Il se décline en quatre chantiers: la « sensibilisation des sections syndicales » sur cette problématique; un travail avec chaque section « pour déterminer comment se pose concrètement la question des âges dans l'entreprise»; la sensibilisation des employeurs pour «obtenir leur aval quant à la réalisation d'un diagnostic sur l'organisation de l'entreprise au regard de la question des âges » par un organisme extérieur (Anact et/ou Aravis) ; et « la mise en œuvre des préconisations ». Son budget prévoit: la formation de cent militants (sur cinq jours) ; le diagnostic de dix entreprises; une étude départementale permettant de dresser « un état des lieux » du point de vue de la démographie dans les différentes activités et bassins d'emploi; deux équivalents temps plein pour le pilotage général du projet (formation et animation); et la tenue d'un forum départemental. Ce projet « trop lourd financièrement », admet à regret le secrétaire général, a dû être « révisé » et un nouveau projet est présenté à la DDTEFP (Direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle) en vue de décrocher un financement permettant l'embauche d'une personne. Il s'est traduit par une « Convention de sensibilisation en matière de GPEC » (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), signée le 15 octobre 2004, qui a permis de recruter Sylvia Odoero en qualité de chargée de mission sur la gestion des âges.

Immédiatement, « un groupe de travail est constitué et divers outils (tract, questionnaire d'enquête ... ) sont élaborés, explique Jean-Pierre Petit, parallèlement un comité de pilotage (2) chargé d'assurer le suivi du projet et de participer à son évolution ». Plusieurs diagnostics approfondis sont rapidement engagés par Aravis et l’Anact.

Résultats. Les résultats de cette opération, à fort caractère de sensibilisation, sont de diverses natures. Les protagonistes notent d'abord « l'intérêt manifesté par les salariés » car « la volonté du personnel de travailler sur la gestion des âges peut amener les directions à considérer davantage cette problématique, qui, à la lumière d'une enquête nationale menée par l’Anact, apparaît, à ce jour, comme une préoccupation secondaire ». Trente-sept sections syndicales ont été sensibilisées et cinq diagnostics ont été menés à bien (dans deux hôpitaux, un abattoir de volailles, une PME de la plasturgie et à l’Adapei - Association départementale des amis et parents d'enfants inadaptés). Parfois, la problématique de la gestion des âges est intégrée dans le système de dialogue social de l'entreprise ou de l'établissement (hôpital de Bourg-en-Bresse). Des sections poussent leurs directions à engager des diagnostics sur la gestion des âges (Ciat, Wienerberger...). Par endroit, le regard entre les générations change et des sections s'orientent vers des accords de GPEC (Roset). Autant d'avancées que Jean-Pierre Petit estime encourageantes car « même si cela n'a pas débouché partout par des diagnostics, toute cette dynamique a impulsé la réflexion dans nos équipes à la fois sur les postes de travail et sur les parcours de vie professionnelle », Quoi qu'il en soit, le projet de l'Union départementale amène à « co-construire en vue de trouver de solutions", insiste le secrétaire général du département, qui ajoute: «Au bout de cette démarche, devraient se conclure des accords collectis de méthode à condition de ne pas relâcher l'effort, bien entendu ». En tout cas, la démarche a atteint ce but à l’Adapei de l’Ain, qui compte 1400 salariés, répartis sur 40 établissements. En effet, le 7 décembre 2007 un « Accord-cadre sur le développement du bien-être au travail des salariés " a été signé entre la direction générale et la CFDT, représentée par Jacqueline Bressan, secrétaire du Comité central d'entreprise de l’Adapei de l’Ain et Régis Place, secrétaire du syndicat Santé sociaux du département. Les signataires se donnent pour « objectif de définir des principes facilitant la prise en compte du contexte, plus particulièrement celui du vieil1issement des salariés », Ces principes se déclineront selon « deux grands axes: la prévention de l'usure professionnelle et la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences en lien avec l'âge. L'accord-cadre concerne « l'ensemble des établissements de l'Adapei de l'Ain " et son application se fera « en respectant la spécificité du fonctionnement de chacun d'eux".

Perspectives. L'impulsion départementale est donnée. La dynamique en cours continue d'irriguer les sections d'entreprises. L’UD avec l'appui de l'Union régionale interprofessionnelle, qui a toujours soutenu ce projet, continuera son action de sensibilisation à la thématique de la gestion des âges malgré le départ de la chargée de mission, faute de financement. À l’Adapei, « tout commence maintenant ». Observe Régis Place, car il s'agit de faire vivre cet accord », « Effectivement, opine Rolande Billiet, éducatrice, élue CFDT à l’Adapei, il reste à mobiliser les salariés, en sachant que leur éparpillement dans tout le département ne facilite pas les choses, même si la CFDT est présente et majoritaire sur tous les sites. Mais cette action nous a révélé que nous n'étions pas forcément bien structurés syndicalement nous allons d'abord rectifier cela ». Le responsable du syndicat Santé sociaux de l’Ain attache une grande importance à cette évolution de l'organigramme syndical, qui résoudra un problème qui se pose « partout où les établissements sont isolés », car « en prévision de la campagne pour les élections prud'homales » de fin d'année, sa priorité porte sur « la redynamisation des sections syndicales ».

Miren Larre
(1) Avis adopté le 24 octobre 2001.
(2) Il est composé de la DDTEFP, du CIBC (Centre interinstitutionnel de bilans de compétences), d'Opcalia (Organisme paritaire collecteur agréé région Rhône-Alpes), de l’Anact, d'Aravis, de la CFDT et de la chargée de mission.
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